Parce que le jeu aide les petits à grandir, les parents doivent-ils s'y mettre aussi ?

Parce que le jeu aide les petits à grandir, les parents doivent-ils s'y mettre aussi ?

Parce que le jeu aide les petits à grandir, les parents doivent-ils s'y mettre aussi ? Les bienfaits du jeu, trouver le temps et lâcher prise. C'est un fait, le jeu fait grandir nos enfants, et c'est par le jeu qu'ils se développent. Que puis-je alors proposer à mon enfant en fonction de son âge pour l'aider à grandir ?

De 0 à 3 ans, l'enfant entre dans notre monde. Il va l'explorer en développant ses sens.

C'est une grande phase de développement du cerveau. Chaque stimulation sensorielle va créer des connexions dans le cerveau qui pourront être utilisées ensuite dans d'autres domaine. Nous allons donc chercher à stimuler les sens de nos bouts de choux, la vue, l'odorat, l'ouïe, le toucher.

Pour se faire, je vous conseille de sélectionner des objets en variant les formes et les matières : du bois, du tissu, du silicone, des doux, des rugueux, des mous, des durs … On proposera aussi différentes sonorités que ce soit dans les bruits des objets ou dans les comptines. On favorisera les livres à toucher, les hochets, les bacs sensoriels, les cubes sensoriels.

C'est une période où la vue va considérablement évoluer : l'enfant va passer du nourrisson aveugle au bambin qui voit (la vue achevant son développement vers l'âge de 6 ans). On lui proposera des objets qui reflètent la lumière (attention aux lumières directes et clignotantes qui agressent leurs yeux fragiles), des images à fort contrastes : noir et blanc, couleurs vives et formes simples, pour progressivement les complexifier. De nombreux jeux sont multi-sensoriels. On limitera le nombre d'objets simultanés afin de ne pas sur-stimuler l'enfant et ainsi perdre l'enfant : 4 hochets le premier à une dizaine de jeux en grandissant.

A partir de l'âge scolaire, en parallèle avec l'école maternelle, l'enfant entre dans ses premiers apprentissages. A la maison, on va alors tout compter(ex le nombre de tomates), trier (ex : les couverts), associer (ex:les chaussettes), nommer les lettres que l'on croise ainsi que les couleurs. Les jeux d'imitation prennent une grande part dans cette tranche d'âge (poupées, cuisine...) permettant de développer des compétences sociales, le langage en échangeant avec les autres et des habiletés motrices (habiller la poupée, transvaser dans la casserole, …). Les premiers jeux de société prennent place introduisant la notion de règle collective tout en travaillant la logique, la mémoire et le langage : jeux de loto, de mémory, premier jeux type « de l'oie »... La motricité fine s'affine : on favorise les jeux à enfiler (perles...), à visser (écrous et vis), les pinces (à linge, attraper les abeilles...), les gommettes... Différents outils scripteurs pourront être proposés en libre service comme préconise les ergothérapeutes : crayons triangulaires, crayon rock, playon crayon...

Après 6 ans, les enfants deviennent des « Grands ». Pour autant le jeu est toujours nécessaires à leur développement, pour leur permettre d'entretenir leur créativité dans les jeux libres et les activités créatives, mais aussi pour leur laisser la possibilité de devenir experts là où ils tâtonnaient 3 ans avant.

Ainsi, on va pouvoir leur proposer des outils qui nécessite plus de précision (peinture, feutre fins, mandalas...), partager avec eux des jeux de société plus exigeants et qui vont viser des compétences « scolaires » d'un niveau supérieur. On peut aussi continuer de leur lire des histoires, voir même de les lire à deux voix. Les jeux de constructions pourront être réutilisés pour atteindre des structures plus complexes, en proposant des modèles à respecter (ex avec les légos), des équilibres plus difficiles (avec les kaplas). Enfin on pourra leur proposer des activités plus techniques comme des kit d'électricité pour construire sa lampe torche.

Les jeux ont donc toujours une place importante dans le développement de l'enfant à tout âge. Quel doit alors être notre place d'adulte ?

Notre premier rôle est celui de créer un environnement favorable et stimulant, par le choix des jeux, par l'organisation fluide des coins jeux (on pense rotation et désencombrement), et par l'aménagement de temps dédié. Permettre à notre enfant d'avoir des temps de jeux libres SEUL est important. Les jeux devront alors être à portée de main. Aussi partager des temps de jeux avec son enfant va être très stimulant.

Je conseille toujours de prendre un temps de découverte avec l'enfant à chaque nouveau jeu qu'on lui présente, afin de nommer, de l'encourager à essayer et d'être moins timide face à la nouveauté. Ce partage de moment est aussi un partage d'expérience. L'enfant apprend beaucoup par mimétisme, nous sommes des exemples. Il va chercher à reproduire nos gestes experts comme pour fair une boudin de pâte à modeler. C'est un moment positif qui va recharger son réservoir affectif.

Pour le partager sereinement, il peut être nécessaire de faire un travail sur soi pour être capable de LÂCHER PRISE face aux explorations tremblantes de nos enfants. Il ne va pas avoir une utilisation experte du jeu dès son premier contact et c'est normal. Les gommettes ne seront pas collées droites et c'est normal. Le dessin ne sera pas colorié su toute la surface et c'est normal.

Ce que l'enfant fait a de l'intérêt pour son développement, même si nous, adulte, nous ne voyons pas l'intérêt. Apprenons à leur faire confiance.

Si c'est difficile pour vous, tentez de vous distraire à côté de lui, colorier un mandala pendant qu'il gribouille, faites la plus haute tour pendant qu'il tappe avec les blocs de construction... Enfin, prenez conscience que nous n'avons pas besoin d'être parent au foyer pour pouvoir apporter un moment de jeu nourrissant à notre enfant. En effet, une étude américaine de 2015, menée par le sociologue Melissa Milkie a révélé que l'important n'était pas de passer beaucoup de temps avec ses enfants mais plutôt de passer du temps de QUALITÉ. Isabelle Filliozat, psychothérapeute ajoute « Jouer 10 minutes par jour avec votre enfant, de manière intense et en étant investi a plus d'intérêt que de se forcer et de s'y consacrer à moitié. » (J'ai tout essayé).

On revoit alors l'organisation familiale pour dégager 10-15minutes par jour à nos enfants, après la journée de travail en se retrouvant par exemple, l'enfant a la sensation de seulement débuter la journée avec vous, il sera ravi d'avoir votre attention. Ce temps leur est entièrement dédié, on coupe toute distraction, on est complètement disponible. On reprendra nos problèmes d'adultes après. A noter qu'un temps calins/chatouille ou balade est un temps de qualité.

Et si on n'a pas envie ?  On a le droit. Mais on l'explique à l'enfant. On peut lui dire que maman est préoccupée, qu'elle a quelque chose d'important à faire, qu'elle préfère que l'on joue à un autre moment.  On peut aussi proposer à l'enfant un autre jeu, un jeu qui plairait à tous les deux. C'est aussi être un exemple en lui montrant qu'on a le droit de choisir et de ne pas se faire imposer des choses.

En résumé, l'enfant est né pour jouer. Nous avons le rôle de l'accompagner, dans l'organisation de l'environnement et dans un temps de partage de qualité, en se reconnectant à notre âme d'enfant pour lâcher prise. Le jeu c'est fun et léger.

Merci à Marine, professeur des écoles et chef de gang pour cet artcile. (Marine Mumandthegang | Facebook)

Laura de Dispono Laura de Dispono

Laura de Dispono